Les fêtes de campagne et leurs traditions

Fêtes anciennes

La plupart des fêtes sont liées à la fin des grands travaux de récolte, à la lumière renaissante ou à la fertilité et essentiellement aux cycles de la nature.

Bien antérieures au Christianisme, nombres d'entre elles prennent racine dans les textes mythologiques d'europe du nord. Classées dans les fêtes dites "païennes", elles survivront sous d'autres apellations lors de l'avancée des grandes religions.

Voici quelques unes de ces fêtes dans leur tradition originale:

Samain  Yule (Noël)  Imbolc  Beltaine  Lugnasad

Les Volques Tectosages  Le calendrier de Coligny

 

 

 

Samain

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   est une des quatres fêtes les plus importantes du calendrier, elle a lieu entre le 30 octobre et le premier novembre et marque la transition du passage de la saison claire à la saison sombre. Lors de Samain, le passage des mondes entre les Dieux et les Humains reste ouvert pendant quelques jours et nuits. Elle est très importante chez les Celtes et on retrouvera sa trace en Gaule sous la mention Tri nox Samoni (les trois nuits de Samain).


La Toussaint, contrairement à la plupart des grandes fêtes liturgiques, ne tire pas son origine des textes bibliques. Au Ve siècle, les moines qui évangélisaient l'Irlande, la Grande-Bretagne et la Gaule se trouvèrent confrontés à la fête religieuse de Samain, au début du mois de novembre actuel, qui marquait le début de la moitié sombre de l'année. Pendant les jours de Samain, le monde des vivants communiquait avec celui des dieux sur le plan symbolique. Cette fête était l'occasion de rituels druidiques, de banquets et de beuveries. Ces rituels, profondément ancrés dans la civilisation rurale, perdurèrent bien après la christianisation des populations.

La Toussaint, la fête des morts en Ecosse, en Bretagne et en Irlande, est aussi une ancienne fête druidique, appelée Samon par les Gaulois (ou Samonios, du nom du mois de novembre inscrit sur le calendrier de Coligny), et Samhain par les Gaels. Elle signifiait la fin de l'été et de début de la seconde moitié de l'année. C'était en fait le début de l'année celtique.
La fête des saints a été substituée à la fête celtique dans toute la Chrétienté au VIIIe siècle par le pape Grégoire III histoire d'en finir avec les pratiques dites païennes. Mais ces coutumes et ces rituels auraient existé chez nos ancêtres depuis au moins 20.000 ans alors que le christianisme n'existe que depuis 2000 ans et l'islam que depuis 13 siècles.

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Les portes de l'au-delà entrouvertes

    À Samain, on célébrait la mort de l'année écoulée et par extension on célébrait les morts de la famille et du clan. Symboliquement, tous les feux étaient éteints durant Samhain. On mettait juste une veilleuse pour retrouver sa porte de maison la nuit et pour indiquer aux morts comment retrouver leurs familles. À cette période de l'année en ce mois de novembre, le miz Du en breton, nos ancêtres croyaient la rencontre des deux mondes possibles.
La tradition de la bougie, que l'on met alors dans une citrouille, une tradition qui aurait survécu aussi en Bretagne avec des betteraves, a survécu aux États-Unis sous le nom d'Halloween, importée par les immigrants écossais et irlandais. En Irlande, le feu sacré était rallumé sur la montagne de Tara, et des porteurs de torches repartaient dans toutes les directions rallumer le feu des foyers de tout le pays, dès la fin des festivités.
Aux États-Unis, le sens primitif du moment a cependant été perdu pour devenir une course aux bonbons pour les enfants et une affaire commerciale : la vente de costumes de déguisements. Des déguisement souvent dans l'intention de se faire peur dans un esprit opposé justement de nos ancêtres qui, comme le rapporte César, n'avaient peur de rien du tout et certainement pas de la mort qu'ils considéraient comme un passage.

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La dia-bel-isation

    La deuxième remarque que l'on peut faire c'est que les croyances de nos ancêtres n'étaient pas du paganisme avec tout le contenu péjoratif que ce mot indique. L'ensemble de ces croyances et de ces rites formait une religion qui vient d'être reconnue en octobre 2010 par le Royaume-Uni, 2000 ans après avoir été interdite et diabolisée par les Romains puis par l'Église romaine. Certains linguistes pensent d'ailleurs maintenant que le mot diable ne provient pas du grec ancien διάβολος (diábolos) (issu du verbe διαβάλλω « diabállô ») qui signifie « diviser » mais bien de dei Bel, le dieu des Celtes, que l'Église a "dia-bélisé" pour en faire le de-vil, le dia-ble. Le dieu Bel avait justement des cornes. Toutes ces astuces de la propagande (le mot tire son origine de l'office de la propagation de la foi au Vatican) ont été utilisées pour supprimer ce qui a existé avant, au cours de la plus grande campagne de colonisation, de centralisation, de destructions de cultures, d'asservissements et d'unification de tous les temps : celui de l'Empire romain. On sait comment cela a fini.
Samain signifie réunion, rassemblement. C’est le temps de la dernière récolte, le moment où on engrange la nourriture. C'est aussi le moment où l'on abandonne la lumière solaire pour la lueur du feu de bois dans le foyer. C'est aussi le temps des veillées au coin du feu.
Samain est la fête irlandaise la mieux attestée, on la retrouve dans de nombreux récits mythologiques et épiques. C’est le moment où les hommes ont accès à l’Autre Monde parce que l’éternité du Sid pénètre le temps et en suspend le cours. Les messagères des Dieux viennent aussi chercher les heureux mortels qu’elles ont élus (…). C’est une fête de fermeture de l’année écoulée et d’ouverture de l’année à venir. »

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Samain, la fête des calendes d'hiver


    Les populations de langue celtique ont, de cette fête, une représentation mentale commune qui frappe par sa permanence dans le temps comme dans l'espace. C'est par ailleurs la seule de nos quatre célébrations qui tombe le même jour qu'une grande fête du calendrier chrétien, et il va de soi que cette coïncidence (si coïncidence il y a) a beaucoup pesé sur son évolution.
    Tous les témoignages s'accordent à voir dans la nuit du 31 octobre, veille de la Toussaint, une rupture du temps, la nuit où les morts et les esprits de l'Autre Monde envahissent les routes, les champs, et leurs anciennes demeures. Feux de Samain et d'Halloween au rituel bien ordonné ; nuit où l'on surveille les variations météorologiques, car elles pronostiquent celles de l'année entière, temps des contrats, du paiement des gages et des loyers.
    Dans les pays celtiques, on garde le souvenir des feux de Toussaint dans lesquels on plaçait des pierres pour que les morts viennent se chauffer après le départ des vivants, et des jeux de divination au cours des longues veillées ou les "païens" se rassemblaient...

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Yule 

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Célébration

Durant la nuit de Yule, les habitants sortaient les balais hors des maisons afin que les sorcières puissent se rendre au sabbat du mont Broken, présidé par le Vieil Éric, autre nom employé pour désigner le diable. Si les sorcières ne trouvaient pas de balais disposés à leur intention, elles s'en allaient vers les étables, où elles volaient bœufs et chevaux. Pour faire fuir les mauvais esprits, des coups de fusils étaient tirés vers le ciel. Les habitants préparaient un grand festin, appelé « le banquet de Yule », dont les restes étaient laissés aux démons. Tout au long de la nuit, la porte de l'office demeure ouverte, dans le but de permettre à la fée Huedren, la femme des bois, de venir se restaurer. Il en va de même avec le julenisse, pour qui l'on prélève toujours un peu de julegroden, la bouillie de Noël. Cette portion est généralement placée au pied de la cheminée, ou à l'entrée de la grange.
Durant cette fameuse nuit du solstice d'hiver, il est dit que les cieux résonnent du bruit des cavaliers accompagnant Odin dans sa chasse d'Ásgard. Ces cavaliers sont des défunts qui, n'ayant pas commis d'assez grands péchés au cours de leur existence, ne sont pas admis en enfer, mais qui n'ont pas non plus eu une conduite assez exemplaire pour mériter l'accès au paradis. Leur châtiment est alors de galoper jusqu'au Jour du jugement, montés sur des chevaux noirs aux yeux flamboyants.
Avant de fêter Noël, au I siècle avant JC, Rome célébrait le culte de Mithra, divinité perse de la lumière.

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Le 25 décembre était alors le jour du solstice d'hiver, la naissance de la divinité Mithra le « soleil invaincu » où l'on sacrifiait un taureau en son honneur.
Noël est à l'origine une fête païenne celte, fêtant le solstice d'hiver : la fête d'Yule.

Mais il existe aussi plusieurs autres origines.
Yule est célébré le 21 Décembre (solstice d'Hiver) Cette fête est dédiée à la renaissance du Soleil et par extension le début d'une nouvelle vie. La Déesse donne naissance à un fils : le Dieu. Ce Sabbat est plus connu sous le nom de Noël pour les Chrétiens.
Yule est l'époque de la nuit la plus longue et du jour le plus court de l'année.
Les symboles de Noël sont pour la plupart païens : la bûche de Noël est en réalité une bûche de chêne, et dans les temps anciens, elle était conservée tout au long de l'année dans un endroit sacré car elle représente le feu sacré, la lumière de la Terre.
La bûche traditionnelle devait brûler pendant 12 heures, pour porter chance. Aujourd'hui, nombreux sont les logements qui n'ont plus de foyer pour brûler cette bûche qui prend place sur la table, en gâteau roulé.
Le symbole de la buche a aussi évolué vers l'arbre de Noël sur lequel on plaçait des bougies allumées plutôt que de le bruler.
Les protestants clament que Martin Luther inventa cette tradition et les catholiques prétendent que c'est Saint-Boniface, mais la coutume existait déjà au temps des Saturnales romaines et même dans l'ancienne Égypte.


Naturellement, l'arbre choisi devait être coupé et non acheté, et en temps voulu, brulé comme objet sacré et non comme du bois de chauffage.

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Cette fête est associée à la naissance d'un bon nombre de dieux païens et de héros, par forcément celtes :
Œdipe, Thésée, Hercule, Persée, Jason, Dionysos, Apollon, Mithra, Horus et même le roi Arthur des légendes possèdent une histoire de naissance, de mort et de résurrection très proche de la vie de Jésus, et la plupart d'entre eux le précèdent au point de vue strictement historique.
Les Chrétiens ont pris beaucoup de temps pour s'accaparer cette fête. La tradition était établie que Marie avait donné naissance le 25 du mois, mais personne ne s'accordait pour savoir de quel mois il s'agissait. Finalement, en 320 de notre ère, les pères Catholiques de Rome décidèrent de placer la fête en décembre, dans un effort pour éradiquer la célébration Mithriaque des romains et la célébration de Yule des celtes et saxons.
L'Église romaine n'a jamais prétendu que la date était historiquement valable, car les bergers ne déplacent pas les troupeaux vers les hauts pâturages en plein milieu de l'hiver, et de nuit en plus !
Le nouveau testament donnerait plutôt comme référence pour la naissance de Jésus quelque part au printemps. C'est aussi au printemps que les brebis mettent bas et que les bergers restent près du troupeau pour s'assurer de leur sécurité, même la nuit.

C'est pourquoi l'Église orthodoxe refuse cette date du 25 décembre.


L’origine du sapin de Noël


Chez les celtes, chaque mois lunaire était représenté par un arbre : pour le mois de décembre, c’était l’épicéa.

On décorait les maisons seulement avec des branches, de différentes espèces :
le houx et le gui, l’aubépine dans les pays celtiques, l’épicéa, le pin et le buis dans les pays scandinaves et germaniques, le laurier en Ligurie.
Lors des fêtes du solstice d’hiver, on décorait un arbre, symbole de vie, avec des fruits, des fleurs, du blé.

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Imbolc

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La fête d'Imbolc a lieu vers le 1 er Février au début du mois d'anagantios selon le calendrier de Coligny dans la mythologie celtique. C'est la fête sur laquelle les sources littéraires médiévales sont les plus faibles.
Fête du retour du soleil elle symbolise la fin de l'hiver, fin de la saison sombre car la lumière commence à marquer le pas sur l'obscurité.
Elle symboliserait aussi la fertilité, c'est une date sacrée de purification, son nom signifie d'ailleurs "lustration", c'est le festival de la Lumière mais aussi parfois fête de la démesure et de la folie comme lors du carnaval ou tous les êtres s'éveillent aux couleurs de retour.
Les Celtes consacraient ce jour en l'honneur de la déesse Brigid (préchrétienne), célébraient la purification et la fertilité au sortir de l'hiver. Les paysans portaient des flambeaux et parcouraient les champs en procession, priant la déesse de purifier la terre avant les semailles. C'est à cette époque de l'année que les semailles d'hiver commençaient. On se servait donc de la farine excédentaire pour confectionner des crêpes, symbole de prospérité pour l'année à venir.
En France, la survivance christianisée de cette fête serait devenue la Chandeleur, la fête de la purification de la Vierge (ce n'est qu'en 1372 que cette fête sera officiellement associée à la purification de la Vierge).

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Beltaine

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est chronologiquement la troisième des quatre grandes fêtes religieuses de l’année celtique. Elle est le pendant de Samain et marque le début de la saison estivale et a lieu le 1er mai (giamonios, selon le calendrier de Coligny).
C’est le passage de la saison sombre à la saison claire, avec tous les changements que cela implique : reprise de la chasse, de la guerre, des razzias, des conquêtes pour les guerriers, début des travaux agraires et champêtres pour les agriculteurs et les éleveurs.
De manière générale, Beltaine est la fête du changement du rythme de vie. Du rythme hivernal, on passe au rythme estival. La fête marque ce passage tant physiquement que spirituellement. Les rites anciens d’enfermement dans les chambre des dolmens se passaient peut-être durant la nuit de Beltaine.
Au niveau religieux, c’est une fête sacerdotale, dont le nom signifie « feu de Bel ».
En Gaule elle est en rapport avec Belenos et sa parèdre Belisama (« la Très Brillante »). En Irlande, c’est à cette date que sont arrivés les différents occupants de l'île, si on se réfère au Lebor Gabála Érenn (le Livres des conquêtes de l'Irlande). Les récits insistent sur les feux allumés par les druides, prononçant des incantations magiques pendant que l’on fait passer le bétail entre ces feux, afin de le protéger des épidémies.

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Le Feu de Beltaine est puissant, sacré et fort, celui qui l’allume doit être une personne de pouvoir. Beltaine est l’exaltation du feu, élément druidique par excellence. On suppose que l'assemblée des druides dans la forêt des Carnutes, attestée par César dans La guerre des Gaules, se tenait à l’époque de Beltaine.
Sur les Apennins, dans la Province de Plaisance, il est encore possible d’assister à la fête liée au retour du printemps, le calendimaggio, qui se déroule le soir du 30 avril. Une fête de nature païenne, d’origine probable celtique (reliée à Beltaine), diffuse dans presque toute l'Europe et qui en Italie survit dans les zones de montagnes. Les célébrations de la Nuit de Walpurgis, lors de la nuit du 30 avril au 1er mai, occupent la même plage du calendrier et peuvent y être associées.


Les philologues se plaignent d’une documentation lacunaire et de sources incomplètes sur l’Antiquité de cet évènement, alors que le folklore du 1er mai est abondant. De génération en génération, le folklore s’est emparé de Beltaine comme des autres fêtes celtiques et il en reste quelques usages comme la danse autour d’un mât de mai (un grand poteau planté dans le sol, symbole phallique, avec des rubans de toutes les couleurs attachés en son sommet, chaque participant tournant autour du mât avec un ruban dans la main), la pratique de la divination, les rituels de protection des maisons, les cueillettes de plantes (en particulier des orties), les saus au-dessus des feux pour s’assurer bonheur et fertilité... Lors de la nuit du premier mai, le peuple évitait les lieux « fréquentés » par les fées et autres créatures du Petit Peuple parce que le voile entre leur monde et le nôtre est plus fin lors de la nuit de Beltaine.

 

 

 

 

Lugnasad

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est une fête religieuse dont le nom signifie « assemblée de Lug », le dieu-roi qui représente la Souveraineté et l’Homme primordial. Elle a lieu le 1er août, symboliquement pendant la période des récoltes.
Il s’agit de la fête du roi dans sa fonction de distributeur des richesses et d’équité, sous l’autorité des druides. C'est une trêve militaire qui célèbre la paix, l’amitié, l’abondance et la prospérité du royaume. Elle est obligatoire et réunit les trois classes (sacerdotale, guerrière et artisanale) de la société celtique.
Elle est décrite comme une foire de commerce, mais aussi une occasion de régler les contentieux, de célébrer des mariages, d’entendre des poètes et des musiciens. S’il n’y a pas de sacrifice ni de cérémonie religieuse, on y fait des jeux et des courses, similaires aux Olympiades grecques.
L’équivalent Gaulois est le « Concilium Galliarum » : l’assemblée des Gaules.
En Italie, cette fête correspond au 15 août et est connue sous le nom de Ferragosto, en France on retrouve sa trace dans toutes les fêtes d'été ou s'organisent repas, partages, commerce, c'est la célébration des récoltes et de la lumière.

 

 

 

Les Volques Tectosages

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Les Volques Tectosages, littéralement "le peuple qui cherche un toit", forment un peuple celte originaire de l'Europe Centrale, sans doute des territoires de l'actuelle Bohême et Moravie.
Une partie s'installe sur les hauteurs de la vallée de la Garonne au IIIe siècle av. J.-C. Leur déplacement vers le sud de la Gaule pourrait être lié aux débouchés qu'offrait le mercenariat (offres de la part des grecs, carthaginois et romains).
Les Volques Tectosages ont participé à la « grande expédition » de 280 av. J.-C. qui les a conduits en Asie Mineure où les Tectosages forment un des trois grands peuples des Galates. La tradition veut que les Volques Tectosages de la région toulousaine aient participé à cette grande expédition. Ils auraient participé au pillage (sans doute imaginaire) du sanctuaire de Delphes et auraient rapporté en Gaule un butin qui serait à l'origine de l'or de Toulouse. Cet or serait frappé de malédiction à cause de son origine sacrilège.

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Le calendrier de Coligny

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Au mois de novembre 1897, un agriculteur, Alphonse Roux, trouve dans un champ au lieu-dit Verpoix (commune de Coligny dans l’Ain), un ensemble de 550 débris de bronze enfouis à une trentaine de centimètres sous terre.

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Le travail d’assemblage révèle qu’il s’agit de deux objets très différents :
la statue d’un dieu (environ 400 pièces) qui est identifié comme Mars. Cette statue est maintenant au Musée gallo-romain de Fourvière.
le calendrier (149 pièces, dont 120 portent des inscriptions) dont il manque une partie importante : environ la moitié. Des fouilles récentes menées dans le même endroit n'ont pas permis de retrouver d'autres fragments. Pour éviter des fouilles sauvages, la zone a été classée.

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Il est exposé au Musée gallo-romain de Fourvière. Une reconstitution à l'identique est visible à la mairie de Coligny (Ain).
C’est un calendrier luni-solaire qui présente 5 années de 12 mois de 29 ou 30 jours. Le jour gaulois se compose d’une nuit suivie d’une journée, cette durée se nomme « latis » (pl. « lates »). Le changement de date intervient au coucher du soleil. Les mois sont divisés en deux quinzaines et à chaque jour correspond un trou, ou l’on place une goupille pour indiquer la date. L’ajout de deux mois supplémentaires est nécessaire pour le faire coïncider avec le calendrier solaire, à la fin d’une période de 30 ans, période qui correspond à un « siècle » celtique.

 

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Le mot « Atenoux » semble désigner la pleine lune, « matu » et « anmatu » indiquent les périodes fastes et les jours néfastes.
Les douze mois avec leur durée et leur attribut sont : Samonios (30 jours, matu), Dumanios (29 jours, anmatu), Riuros (30 jours, matu), Anagantios (29 jours, anmatu), Ogroniv (30 jours, matu), Cutios (30 jours, matu), Giamonios (29 jours, anmatu), Simivi Sonnios (30 jours, matu), Equos (30 jours, anmatu), Elembius (29 jours, anmatu), Aedrinnis (30 jours, matu), Cantlos (29 jours, anmatu) ; auxquels il faut ajouter les deux mois supplémentaires : Ciallos (entre Cutios et Giamonios, 30 jours, matu) et Quimon (entre Cantlos et Samonios, 30 jours, matu).
La fête de Samain marque le début de l’année celtique, approximativement le 1er novembre.
La répugnance des druides à consigner leur savoir par écrit indique un contexte gallo-romain, et l’on retient la fin du IIe siècle après J.-C. pour la date de fabrication du calendrier. Sa complexité dénote de bonnes connaissances astronomiques, ainsi qu’une lente élaboration.

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